Aude PAQUET
La dépression est un problème de santé publique majeur. Des approches multidisciplinaires existent dans la prise en charge de cette pathologie (thérapeutique médicamenteuse, psychothérapie, neurostimulation, remédiation cognitive) dont l’efficacité reste partielle. S’y ajoutent des approches corporelles avec l’activité physique adaptée (APA) ou l’utilisation de médiations comme la relaxation, la mindfulness ou l’hypnose. Les prises en charge en psychomotricité ne sont pas développées, malgré l’expertise des psychomotriciens sur les thérapies corporelles. La symptomatologie psychomotrice est pourtant associée au tableau de dépression et le ralentissement psychomoteur est un critère diagnostic des états dépressifs. Il constitue un axe important de la dépression et se décline cliniquement aux niveaux moteur, psychique et du langage. Généralement le ralentissement psychomoteur est évalué par les médecins à partir d’observations peu spécifiques qui n’évaluent pas le mouvement au travers duquel le sujet est engagé corporellement dans l’action, et n’adoptent pas les approches spécifiques de psychomotricité. Or, celle-ci s’intéresse aux comportements moteurs, en lien avec la vie psychique, affective et relationnelle. Elle envisage le sujet comme une unité où psychisme et motricité ne sont plus juxtaposés, mais constituent les fondements d’une expression du rapport réel de l’individu avec son milieu. L’évaluation psychomotrice repose sur l’analyse de différentes dimensions comme l’activité neuro-motrice, perceptivo-motrice, sensorielle, la dimension cognitive et tonico-émotionnelle du sujet ; et s’appuie sur une connaissance référentielle du développement normal. Elle nécessite des investigations spécifiques, pour appréhender les aspects qualitatifs et quantitatifs des perceptions, des représentations et des actions du sujet. Ces aspects ne sont pas abordés dans les évaluations cliniques en cas de trouble dépressif caractérisé (TDC), pourtant le psychomotricien dispose d’outils pour mener ces investigations à partir de l’examen psychomoteur. Nous proposons dans cette étude de faire un examen psychomoteur de personnes présentant un TDC, en évaluant spécifiquement : le tonus musculaire (tonus de fond, tonus d’action, tonus postural, tonus d’expression), la motricité globale (équilibre statique et dynamique, coordination, motricité fine), les praxies, le schéma corporel et l’image du corps, la sensorialité et les perceptions (gnosies tactile, rythme auditivo-perceptivo-moteur) à partir des outils spécifiques au psychomotricien. Notre hypothèse est la suivante : Nous pensons que les personnes avec un TDC présentent une dysrégulation tonique, des altérations de la motricité globale associées à un faible investissement du corps dans l’action et dans l’espace. Cette approche est novatrice car il n’existe pas d’évaluation psychomotrice spécifique et systématique en psychiatrie adulte. Nous nous attendons à ce que plusieurs fonctions psychomotrices évaluées soient touchées chez les personnes avec TDC, étant donnée la description clinique qui est faite du ralentissement psychomoteur : démarche altérée, gestes spontanées réduits et lent, faible mobilité corporelle lents, posture prostrée. La caractérisation des ces altérations permettra d’utiliser les techniques de prises en charge en psychomotricité pour améliorer les fonctions touchées, et l’état des patients, au même titre que d tonus musculaire (tonus de fond, tonus d’action, tonus postural, tonus d’expression), la motricité globale (équilibre statique et dynamique, coordination, motricité fine), les praxies, le schéma corporel et l’image du corps, la sensorialité et les perceptions (gnosies tactile, rythme auditivo-perceptivo-moteur) à partir des outils spécifiques au psychomotricien. Notre hypothèse est la suivante : Nous pensons que les personnes avec un TDC présentent une dysrégulation tonique, des altérations de la motricité globale associées à un faible investissement du corps dans l’action et dans l’espace. Cette approche est novatrice car il n’existe pas d’évaluation psychomotrice spécifique et systématique en psychiatrie adulte. Nous nous attendons à ce que plusieurs fonctions psychomotrices évaluées soient touchées chez les personnes avec TDC.
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