Séverine BÉKIER – Université de Sherbrroke et Université Catholique de l’Ouest
Thèse de Doctorat en Éducation
Nos précédents travaux sur les atypies de développement chez le bébé et l’intérêt de la prise en charge précoce en psychomotricité qui nous conduisent maintenant à nous interroger sur l’impact des facteurs psychomoteurs sur les apprentissages ; et plus particulièrement lors des avances cognitives comme chez les enfants à haut potentiel ou intellectuellement précoces.
« Les expressions enfants intellectuellement précoces – E.I.P. ou à hauts potentiels intellectuels – H.P.I. – désignent des enfants et des adolescents qui manifestent la capacité de réaliser dans un certain nombre d’activités, des performances que ne parviennent pas à accomplir la plupart des enfants de leur âge. L’enfant à haut potentiel a un fonctionnement intellectuel spécifique. Cette particularité physiologique n’est pas acquise par l’éducation. Elle ne disparaitra pas au cours de son existence. […] Un grand nombre de ces élèves poursuivent une scolarité sans heurt, voire brillante et se réalisent pleinement dans la voie qu’ils choisissent. Il n’y a pas de mesure particulière à prendre pour eux. D’autres, en revanche, manifestent des difficultés dans leurs apprentissages ou dans leur comportement pouvant les conduire à des redoublements et à un désinvestissement progressif de l’école. Ils ont un fonctionnement cérébral spécifique et font donc partie des élèves à besoins éducatifs particuliers. » [1] De plus en plus les psychomotriciens sont sollicités pour intervenir auprès de ces enfants à la fois très performants dans certains domaines mais aussi particuliers. Peut-être parce qu’on en parle plus, peut-être parce qu’on cerne mieux leur profil ? L’éducation s’y intéresse de plus en plus et éducateurs mais aussi rééducateurs sont également concernés et impliqués. [2]
En effet ils présentent souvent un profil particulier qui peut être hétérogène, dysharmonique entre les différentes fonctions, ce dont ils souffrent. La dyssynchronie qu’elle soit interne ou sociale est le reflet d’un décalage dans les différents aspects de la personnalité de l’enfant. Elle a pour conséquences visibles une disparité entre le développement intellectuel d’une part très rapide et d’autre part le développement affectif et psychomoteur qui eux sont en corrélation avec l’âge réel de l’enfant. De ce fait, on peut retrouver de nombreux enfants à haut potentiel avec des troubles dans l’investissement et dans l’utilisation du corps, des troubles graphiques, des dysgraphies, dyspraxies…
2000 €uros
[1] Direction des services départementaux de l’académie de Versailles
[2]Parcours scolaire des élèves intellectuellement précoces ou manifestant des aptitudes particulières à l’école et au collège, Circulaire n°2007-158 du 17 octobre 2007